C'est la que madame physique devient assez désagréable
et dit :
Ca valait le coup d'essayer, mais ca ne marche pas, la nature est plus
maligne que vous, Sinon vous ne vous casseriez pas la tête pour faire
des tas d'images, vous renteriez bien au chaud à la première
bonne, bande de fenians.
Pour comprendre pourquoi ca ne marche pas, il faut comprendre
pourquoi et comment le compositage améliore les images et ça
il y a un type sur la liste astrocam qui l'a dit admirablement alors je
vais le "controleC-controlV-iser".
Dans une image, il y a deux types de choses : des signaux
et des bruits. Un signal, c'est un truc vachement sympa parce que c'est
reproductible, et donc qu'on peut le garder et le retrouver (si c'est un
signal utile, une planète par exemple) ou l'enlever (si c'est un
signal indésirable). Un exemple typique c'est le thermique qu'on
obtient sous forme des pixels plus ou moins blancs en longue pose CCD.
On le reproduit dans une image 'noire', et on le soustrait. Contrairement
à une idée répandue, le thermique est bien un signal
et non un bruit.
Il faut bien voir que tout ce qui est indésirable
n'est pas forcément un bruit (par contre un bruit est toujours indésirable
(NDLA: le hard-rock donc)).
De l'autre coté, il y a justement les bruits, qui
accompagnent les signaux et qui sont drôlement plus casse-pieds parce
qu'ils ne sont pas reproductibles, ils ont une composante aléatoire
qui fait qu'il est physiquement impossible de les enlever : un bruit ne
revient jamais identique à lui-même. Cet aspect aléatoire
a quand même un intérêt, c'est que quand on combine
des images ça a tendance à se moyenner. Si on imagine un
bruit comme un ensemble des pics et de creux aléatoires, combiner
des images différentes va conduire à avoir des creux qui
compensent des pics et des pics qui compensent des creux.
Conséquence : si on combine N images, le bruit
n'augmente pas d'un facteur N mais racine de N seulement. Par exemple,
combiner 9 images va amplifier le bruit d'un facteur 3, pas 9.
Comme le signal, identique d'une image à
l'autre, a été amplifié d'un facteur 9, on a amélioré
le rapport signal/bruit d'un facteur 3. Compositer augmente le bruit en
valeur absolue, mais ce qui compte c'est d'améliorer le rapport
S/B donc on est gagnant.
En planétaire, le bruit dominant est souvent le
bruit de photons de la planète elle-même. Le compositage ne
permet pas de créer de l'information, il faut qu'elle soit présente
dans les images individuelles, mais ca permet de faire ressortir des détails
qui sont noyés dans le bruit sur ces images.
Mais ceci n'est vrai que si on combine des images *différentes*
pour que le caractère aléatoire du bruit se manifeste d'une
image à l'autre. Si on prend N fois la même image, on va multiplier
le même bruit par N et on n'aura rien gagné du tout sur le
rapport signal/bruit. Donc ca ne sert à rien. |